Depuis des centaines d’années, il y a toujours eu des événements révolutionnaires. De l’invention de l’écriture à l’apparition d’Internet en passant par l’ère industrielle, nous sommes souvent passés par différentes étapes avant l’acceptation une nouvelle révolution.
Nous pouvons même prendre des exemples de révolution au niveau politique. Je pense en particulier à l’abolition de la peine de mort, le droit de vote des femmes ou encore l’abolition de l’esclavage.
Nous allons voir à présent pourquoi le Bitcoin est en passe de respecter ces fameuses 5 étapes.
1. Le déni
C’est l’étape la plus simple et la plus logique lorsqu’on se retrouve en face de l’inconnu ou de quelque chose qui ne fait pas partie de la normalité pour nous.
Lorsque le Bitcoin a été créé, beaucoup pensaient que c’était une monnaie de geeks sans intérêt et uniquement réservées aux personnes qui voulaient jouer aux jeux en ligne.
Dès lors, ce fut monnaie négligée par la plupart des gens. Tellement négligée que si vous observez le graphique ci-dessous vous comprendrez pourquoi il était peu probable que les gens investissent dedans à cette période.
Le déni est non seulement la phase où l’on néglige quelque chose, mais c’est également celle où on se moque de toute personne pouvant s’intéresser de près ou de loin à ce sujet.
Penser que l’on pouvait arrêter la peine de mort était totalement farfelu à l’époque. Penser également qu’une femme pouvait voter était complètement stupide et je ne parle même pas de l’idée que l’homme noir est équivalent à l’homme blanc.
Tout ceci nous montre que lorsqu’il va y avoir une révolution, le déni et la négligence arrivent bien en première position.
Nous étions à cette étape en 2011-2012.
2. La colère
Vient ensuite la colère. Dans notre cas précis, la colère désigne le fait de s’énerver lorsque vous entendez quelqu’un parler d’un sujet particulièrement dérangeant pour lui. Lorsque le Bitcoin a commencé à prendre de la valeur, beaucoup de personnes et surtout des dirigeants politiques et économiques se sont mis à critiquer le Bitcoin dans tous les sens.
Le Bitcoin, cette monnaie de geeks et uniquement utilisée par les terroristes, les trafiquants de drogue ainsi que par toute personne souhaitant blanchir de l’argent. Tu ne cherches donc même pas à comprendre ce qu’il y a de bénéfique dans cette nouvelle technologie mais uniquement à la diaboliser et à faire en sorte que toute personne qui s’y intéresse soit une personne potentiellement dangereuse. Le raccourci était donc très simple. Vous vous intéressez à quelque chose de dangereux, vous êtes donc dangereux, il faut donc vous condamner.
Le pire dans tout cela, c’est qu’effectivement il y avait tout de même des personnes qui utilisaient le Bitcoin à mauvais escient. Même s’il s’agissait uniquement de 3 % des utilisateurs, qu’importe ce que faisaient les 97 %, il fallait étendre cette condamnation à tout le monde.
Nous étions à cette étape en 2013-2014.
3. La négociation
C’est une étape très intéressante qu’on oublie souvent de mentionner. La négociation est le moment où on s’aperçoit qu’il y a peut-être un côté bénéfique à cette nouvelle technologie ou cette nouvelle idéologie.
Pour le Bitcoin, c’est donc exactement ce qui s’est produit lorsqu’on s’est aperçu qu’il y avait un outil sous-jacent au Bitcoin : La blockchain.
La blockchain à la particularité de ne pas être centralisée et d’être un outil qui a un réel potentiel de révolutionner les choses dans tous les domaines de notre vie quotidienne. Le premier domaine et celui de l’argent et toutes les personnes qui sont passés par les étapes une et deux l’ont à présent bien compris.
Du coup, les médias grand public et les dirigeants économiques décident donc de dire que le Bitcoin est mauvais mais que la blockchain est une révolution. En réalité, le Bitcoin et la blockchain ne forment qu’un.
Le fait de dire cela est donc uniquement un glissement sémantique qu’on appelle dans la littérature française : une métonymie.
C’est une figure de style très intéressante qui permet de passer cette étape de négociation. Il devient donc plus facile de parler de révolution liée à la blockchain même si on sait que cela provient du Bitcoin.
Nous étions à cette étape en 2015.
4. La dépression
C’est une étape qui est quasi obligatoire avant l’acceptation totale d’une nouvelle révolution. La dépression et le moment où après avoir passé les 3 étapes précédentes, on s’aperçoit qu’il est vraiment possible que cela fonctionne.
Il est vraiment possible que l’on puisse arrêter les condamnations à mort, que l’on puisse autoriser les femmes à voter, ou encore que les noirs puissent travailler au même niveau que les blancs.
C’est une phase qui nous trouble vraiment psychologiquement. Ce n’est pas forcément une phase où l’on est énervé et en colère mais c’est plutôt une phase où on se dit : ”mais mince comment est-il possible que cela fonctionne ?”
Comment est-il possible que 2 ans auparavant le cours du Bitcoin ne valait que 290 € et qu’aujourd’hui en novembre 2017 le cours du Bitcoin vaille 4500 €.
Cela doit forcément s’arrêter, car ce n’est pas possible.Cela n’a aucun sens de voir quelque chose de si insignifiant il y a quelque temps prendre autant d’ampleur.
Nous sommes en partie à cette étape en 2017 (pas totalement, pas mal sont encore bloqué à l’étape 3 voir l’étape 2! )
5. L’acceptation
Lorsque cette étape arrivera, tout commerçant que vous rencontrerez et à qui vous poserez la question: “est-ce que je peux payer en bitcoins” vous répondra: “oui bien sûr”.
Aussi, toute personne lambda que vous croiserez dans la rue vous dira également: “oui bien sûr j’utilise les bitcoins pour payer mes courses ou envoyer de l’argent à l’étranger rapidement”.
Comprenez le “oui bien sûr” par “c’est évident”.
C’est évident aujourd’hui, mais ça n’était pas si évident que ça hier. Nous faisons des choses tous les jours qui nous paraissent évidentes alors qu’elles ne l’étaient pas il y a quelques années de cela. En effet, pour arriver à cette étape d’acceptation générale, il faut du temps.
Ce temps est donc le temps de franchir toutes les étapes que nous avons vues plus haut.
Aujourd’hui, nous sommes encore très loin de l’acceptation générale et nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir.
Entre les problèmes de gouvernance, les problèmes de lenteur des transactions de paiement et de coûts élevés, la route est encore longue avant l’acceptation générale des bitcoins.
Néanmoins, je reste optimiste quant au fait que nous finirons par trouver une solution afin que chaque personne puisse profiter de l’argent libre, sans frontières et totalement en accord avec le principe éthique suivant : l’argent est un fluide devant circuler librement entre les individus et qui ne doit en aucun cas être source de profit usuraire et de manipulation par une oligarchie financière.